Le chat noir – Patrick MOTHES – 2023 – Ed. L’harmattan
Quatrième de couverture
La vie d’un village paisible peut être rapidement troublée. Même lorsqu’il s’agit d’un village « ordinaire », authentique, son quotidien peut finalement se révéler impitoyable. Baillac, cette petite bourgade du sud-ouest n’échappe pas à cette réalité. Pourtant, il s’agit d’un village comme un autre, un village ressemblant au vôtre, un village avec son histoire, ses croyances, ses chimères, ses coutumes, ses particularités, ses habitants, ses rumeurs, ses jalousies et ses braves gens. Bref, un village presque anodin tant son format est commun et son profil répandu. Alors, pourquoi est-il le théâtre de cet assassinat, de ce meurtre sordide ? Pourquoi le ou les auteurs de ce crime horrible ont-ils éliminé cet homme apprécié par l’ensemble de la population ? Pourquoi avoir supprimé un serviteur de Dieu ? Telles sont les innombrables questions qui bousculent le quotidien d’une population qui finit par se méfier d’elle-même.
Mon Avis
Un petit village du Lot où la vie stagne, un village qui se meurt tranquillement, chaque jour semblant se fondre dans le précédent. Il n’y a que des personnes âgées, témoins d’un temps révolu, même si le maire, désespéré, fait tout pour attirer de jeunes familles avec des promesses d’activités culturelles et de rénovations. Les rues étroites, bordées de maisons en pierre, vibrent encore des souvenirs d’une époque dorée, mais aujourd’hui, elles résonnent d’un silence pesant. Tout le monde se connaît et surveille les faits et gestes de tout le monde, comme si chaque geste était soumis à un jugement collectif. Il y a des disparitions, des évènements mystérieux, dans une indifférence implacable qui pèse sur l’atmosphère du village. Puis un jour, le précieux équilibre est rompu par le cauchemar: le curé de la paroisse est retrouvé mort dans son église, une scène tragique qui secoue la communauté. Hum, ça sent le roussi. Qui a bien pu faire cela? Y a-t-il un lien avec la disparition du précédent curé qui, lui aussi, avait pourtant toujours su guider ses fidèles ? Pourquoi ce dernier, un homme apprécié et respecté ? Martial et Serge, deux gendarmes aguerris, se retrouvent contraints de répondre à ces questions troublantes, mais l’énigme semble plus complexe qu’il n’y paraît. Personne ne sait quoi que ce soit sur cet assassinat, une ombre de crainte s’étend dans le village. Les villageois, mutiques, font face aux gendarmes, leurs visages impassibles trahissant une tension palpable, tout en restant à l’affût de la moindre information qui pourrait les éclairer sur les sombres secrets enfouis dans leur terre.
Ce roman policier se passe dans une sorte de huis clos, où l’atmosphère devient de plus en plus oppressante au fur et à mesure que les acteurs du drame cachent leurs vérités. Personne ne veut parler, mais tous attendent avec impatience les résultats de l’enquête, chacun craignant que leurs propres secrets ne soient révélés. L’auteur raconte simplement une histoire dans laquelle le lecteur entre avec nonchalance, mais rapidement, cette insouciance est remplacée par une tension palpable. Tout se passe tranquillement, comme dans tout village en voie d’extinction, où le temps semble s’être arrêté. Le lecteur découvre des cadavres dans les placards de certaines familles, des vestiges d’un passé trouble, témoins d’une vie qui n’a jamais vraiment été paisible. Des secrets de polichinelle, connus de tous les anciens, mais ignorés des nouvelles générations, deviennent des révélations dérangeantes qui ébranlent les fondements mêmes de la communauté. Y a-t-il un lien entre le passé du curé et son meurtre? Qui est-il et d’où vient-il? Les découvertes s’enchaînent sur ce curé, révélant un homme complexe, hanté par des choix difficiles. Des découvertes sur une vie chamboulée par la souffrance, marquée par des injustices profondes et des actes désespérés. Son assassin serait-il un membre de sa famille ? Ou plutôt une figure du passé, venue réclamer justice d’une manière sanglante? Les enjeux deviennent de plus en plus personnels, chaque personnage se retrouvant face à ses propres démons et à la noirceur qui sommeille peut-être en chacun d’eux.
Tous les petits villages du monde ont leurs secrets enfouis au plus profond des mémoires, des vérités souvent dissimulées par le temps et la peur. Mais l’assassinat d’un prêtre soulèvera peut-être un pan du voile, révélant des histoires tragiques et des ressentiments cachés. Deux gendarmes, Martial et Serge, ainsi que leur équipe déterminée, vont tout faire pour résoudre cette enquête, malgré le mutisme ambiant qui pèse sur les épaules des villageois. Le tueur serait-il quelqu’un du passé opaque du curé, un individu que personne n’ose mentionner, ou bien s’agirait-il plutôt de quelqu’un de son entourage immédiat, une figure apparemment innocente, mais dont les motivations pourraient désormais être remises en question? Alors que Martial et Serge, les deux gendarmes chargés de résoudre cette enquête, se heurtent au silence des villageois, ils commencent à suspecter que ce mutisme cache non seulement la peur, mais aussi une loyauté mal placée envers un coupable. Comment faire pour que les secrets ne soient plus? Quelle méthode adopter pour briser ce cycle de silence ? C’est une enquête que le lecteur suit avec attention, palpitation au cœur, soupçonnant de nombreuses personnes, chacune avec leurs propres secrets. La surprise sera grande lorsque les vérités émergeront, retournant la perception que chacun avait de la communauté, et révélant que parfois, le mal se cache là où on s’y attend le moins.
9782140336287 Ed. L’Harmattan Coll. Rue des Ecoles 226 p. 20€